LA VIE EN PAYS ISAN AU NORD DE LA THAILANDE VU DE L INTERIEUR
27 Septembre 2013
Le marché de l’auto s’effondre en Thaïlande depuis la fin du crédit d’impôt pour l’achat de tout premier véhicule. Pire, plus de 100.000 bénéficiaires de cette mesure se retrouvent aujourd’hui en défaut de paiement.
Sur le papier, l’idée était séduisante : pour relancer l’économie durement touchée par les inondations de 2011, le gouvernement de Yingluck Shinawatra avait décidé d’offrir un crédit d’impôt
de 100.000 bahts (2.500 €) à tout acheteur d’un premier véhicule. Ce cadeau a coûté, selon la Banque Mondiale, 2,5 milliards de bahts et 1,2 million de Thaïlandais ont saisi l’occasion pour
s’équiper. Alors que cette incitation gouvernementale a pris fin en décembre dernier, au moment des comptes, les constructeurs automobiles font grise mine. Selon le site investvine.com, 16% des
acheteurs ne sont finalement jamais allés cherchés leur véhicule chez le concessionnaire, et les professionnels s'attendent à ce que 200.000 commandes soient annulées. De nombreuses voitures
sont saisies pour cause d’impayés.
Le montant des traites serait trop élevé pour nombre de Thaïlandais, déjà touchés par la hausse du coût de la vie, et notamment du coût de l'essence.
Et ce n'est pas fini, selon les estimations, les constructeurs annoncent des baisses de vente entre 20 et 30% depuis le début de l’année. Cette mesure gouvernementale avait été, en son temps, fortement critiquée par l’opposition et plusieurs experts. Parmi les reproches les plus récurrents : hausse artificielle du marché, augmentation de la pollution et du nombre d’embouteillages à Bangkok notamment. Surtout, ils fustigeaient le problème d’endettement qui allait en découler dans un pays où, déjà, la dette des ménages représente 80% du Produit intérieur brut. Les opposants ont évidemment fait le parallèle entre ce crédit d’impôt et le programme de soutien au prix d’achat du riz, lui aussi très coûteux, et à l’efficacité toute relative.
Néanmoins, le marché pourrait bien reverdir. Le gouvernement envisage de faire produire en Thaïlande 700.000 voitures écologiques en 2015. Il prépare donc des aides à l’investissement très avantageuses pour les constructeurs. Une première phase lancée en 2007 avait été couronnée de succès. Les acteurs du secteur presse Bangkok pour que celui-ci enclenche la seconde et donne ainsi un nouveau coup d’accélérateur au domaine de l’automobile. Selon le BOI (Board Of Investment), la première phase a attiré des investissements étrangers directs d’un montant de 29 milliards de bahts (725 millions d’euros). Ils ont permis de créer plus de 12.000 emplois. Mitsubishi, Honda, Toyota, Nissan et Suzuki s’étaient inscrits dans la première phase.
LB (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) vendredi 27 septembre 2013