6 Juillet 2010
Un livre à découvrir avant de venir en Thailande pour éviter les pièges et les clichés.....
Nous sommes deux expats de longue date en Thaïlande, plus de dix ans chacun, vingt ans et plus à nous deux, des années bien remplies et riches d’expérience. Comme tout le monde nous les avons connues ces filles, elles nous ont fait rêver comme elles savent si bien le faire.
Comme tous, nous avons reçu un choc culturel. Vivant ici, notre vision est naturellement différente de celle de ceux qui viennent en Thaïlande pour visiter les merveilleux temples, découvrir les saveurs de la cuisine raffinée… ou trouver les femmes qu’ils ne parviennent pas à s’offrir en occident. Tout naturellement, les contacts que nous avons pu avoir avec ces filles furent plus riches car elles font partie du paysage, comme les temples ou la cuisine !
Très vite, nous nous sommes attardés sur ce qu’elles avaient de plus précieux, leur cœur. Nous nous sommes fait beaucoup d’amies dans le milieu des filles. Lorsque nous revenons d’une soirée en ville et que nous rentrons à pieds sur Sukhumvit, il est fréquent qu’elles nous saluent au passage allant même jusqu’à nous offrir un verre.
Nous avons sélectionné les histoires qui nous semblaient susceptibles de vous ouvrir les yeux, avant ou pendant un voyage en Thaïlande. Le temps nous a appris à ne pas profiter d’elles mais à les considérer comme des femmes à part entière. C’est d’ailleurs ce qui nous a fait éprouver de la compassion pour elles. Comme elles savaient que nous leur prêtions une oreille attentive, elles ont commencé à se livrer. C’étaient des conversations du genre :
- Comment vas-tu ?
- Je suis fatigué, j’ai beaucoup travaillé.
- Tu as de la chance, moi pas un client depuis cet après midi.
- Même au Beer Garden ?
- Tu parles, peu de farang, plein de nouvelles ! Et des belles en plus !
Elles nous parlaient ‘boutique’ comme elles auraient fait avec une copine ! Et c’est là que nous avons commencé à imaginer quelles étaient les vies de ces infirmières en jean ou mini-jupes. Ces filles sont des infirmières du mal de vivre. Elles sont comme des missionnaires exerçant leur sacerdoce sur les terrains douloureux de la misère affective et de la solitude.
Bien que beaucoup soient persuadés du contraire, ces filles sont libres. Elles font ce métier parce qu’elles n’ont pas envie d’aller travailler en atelier. Elles n’ont pas de souteneur (ou très peu – et dans ce cas c’est leur copain thaï qui profite de leurs largesses). Elles ne sont pas astreintes de rester dans un bar (sauf dans le cas où elles doivent repayer les dettes que leur famille a pu contracter avant de les vendre). Elles peuvent changer de bar ou même de profession quand elles le désirent.
Christian Eymaël
Pierre Richard Hardy
Éditions Bamboo Sinfonia