LA VIE EN PAYS ISAN AU NORD DE LA THAILANDE VU DE L INTERIEUR
15 Mars 2014
La Banque centrale de Thaïlande a baissé son taux de 25 points de base à 2,0%, soit son plus bas depuis janvier 2011. C'est la deuxième fois depuis novembre que les taux d'intérêt diminuent, pour atténuer l'impact des troubles politiques.
"Les risques de croissance à la baisse ont augmenté en raison de la crise politique qui se prolonge", a déclaré la Banque dans un communiqué.
La croissance avait largement ralenti au quatrième trimestre 2013, s'établissant à 0,6% par rapport au même trimestre de 2012, contre 2,7% au troisième trimestre, selon des chiffres officiels publiés le mois dernier.
La Première ministre, Yingluck Shinawatra, à la tête d'un gouvernement aux pouvoirs limités qui ne peut qu'expédier les affaires courantes, fait face depuis l'automne à un mouvement de rue réclamant sa démission et le remplacement du gouvernement par un "conseil du peuple" non élu.
Les violences qui ont fait 23 morts ainsi que l'instauration de l'état d'urgence à Bangkok ont porté un coup au tourisme, secteur clé de l'économie du royaume, et fait craindre une baisse des investissements étrangers.
La Banque centrale a noté que les "incertitudes" liées à une prolongation de cette crise politique pourraient continuer à "gêner la reprise de la consommation des particuliers et de l'investissement".
"Néanmoins, les exportations de biens devraient progressivement s'améliorer grâce à la reprise des grandes économies, donnant un élan à la croissance cette année", a-t-elle ajouté.
Le Bureau de l'économie nationale et du développement social a baissé d'un point en février ses prévisions de croissance pour 2014, entre 3,0 et 4,0%.
La décision de la Banque centrale est intervenue alors que la Cour Constitutionnelle venait de rendre son jugement sur le texte de loi devant permettre au gouvernement de contracter un emprunt exceptionnel de 2.000 milliards de bahts (45 milliards d’euros) pour financer de grands travaux d’infrastructures et de modernisation. La Cour a estimé que le texte était non conforme à la Constitution, une décision qui jette un nouveau coup dur à une économie déjà très fragilisée par les manifestations anti-gouvernementales.
Le ministre thaïlandais des Transports Chadchart Sittipunt, s’est toutefois voulu rassurant, estimant que le jugement de la Cour ne portait que sur des aspects techniques du texte et non sur les projets de grands travaux.
AFP (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) jeudi 13 mars 2014